-
dima
-
AU TERME D’UN TRAJET DU DESIR
« Le [pied] gauche était déjà avancé et le droit, se disposant à le suivre, ne touchait plus guère le sol que de la pointe des orteils tandis que la plante et le talon se dressaient presque à la verticale. Ce mouvement suscitait une double impression : l’aisance légère de la femme qui marche d’un pas vif, et parallèlement l’air assuré que donne un esprit en repos. Sa grâce particulière, elle la tirait de cette façon de planer au-dessus du sol tout en le foulant avec fermeté. Où était-elle allée ainsi et où allaitelle ? » (Gradiva, fantaisie pompéienne, W. Jensen, 1903, Editions Gallimard 1983, p.34) Cette série est née de la lecture croisée de la Gradiva de Jensen, des Feuilles de montage pour une Gradiva cinématographique de Raymonde Carasco et des notes de Trisha Brown sur le poids et l’état de chute. A travers la répétition d’un temps séquencé, instantané et fictionnel, j’ai cherché la traversée verticale du plan et le mouvement suspendu : mouvement-ligne, geste-objet. « Chaque pas est une chute interrompue. La chose essentielle est de sauvegarder cet état de chute, non pas selon les lois physiques, mais selon une expérience de la conscience qui fait du poids du corps une source de pensée. Le mouvement émerge alors comme à la crête d’une rêverie, un temps ralenti. » (Trisha Brown, Danse, précis de liberté, Editions RMN/Musées de Marseille, 1998) 3 polaroids, impression cibachrome. 2010
Aude Fourel
aude fourel